Si la typologie des 1 500 élèves qui suivent les cours du conservatoire de Nanterre s’est largement diversifiée en quinze ans, son directeur, Christophe Cavalier, constate tout de même que beaucoup d’enfants des quartiers populaires ne franchissent toujours pas la porte de cet équipement. Trop loin, pas dans les codes familiaux. C’est pourquoi quatre professeurs du conservatoire de Nanterre, formés pour démocratiser la pratique musicale, proposent des cours d’éveil musical dans 60 classes et dans 7 centres de loisirs des quartiers prioritaires de la ville. En tout, 950 enfants de CP et CE1 ans s’initient chaque semaine à la musique et au chant. Juliana Rojas Escobar, l’une des professeures, nous explique qu’elle apprend aux enfants à reconnaître à l’oreille les instruments, à placer leur voix, à jouer des percussions en rythme… Cette année, les chorales des différentes écoles vont se réunir le 5 mai à la Maison de la musique, en soirée, devant les parents d’élèves, pour interpréter des chansons en français, en anglais et en espagnol. Sur scène, avec les enfants, un pianiste qui enseigne au conservatoire. Ce type d’expérience facilite pour certains, l’année suivante, l’inscription aux cours proposés par le conservatoire. « Ce genre de parcours n’est pas rare, souligne le directeur, mais le but de nos interventions dans les quartiers prioritaires n’est pas d’intégrer à tout prix ces enfants au conservatoire. L’objectif premier consiste à les aider à se construire et à s’épanouir à travers la musique. »
Démos, le dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale, permet cette année à 15 enfants, habitants des quartiers populaires, d’apprendre la pratique du violon, de l’alto ou du violoncelle.