La casse de l'habitat social
Cette politique qui contribue à la mixité sociale est aujourd’hui grandement menacée avec, en premier lieu, les dispositions prises dans le cadre de la mise en œuvre de la loi Égalité et citoyenneté. Depuis que le préfet a repris la main, en mai dernier, sur les attributions de logements jusqu’alors déléguées à la ville, il ne reloge plus sur son contingent que des demandeurs reconnus prioritaires au titre du droit au logement opposable (Dalo), ce qui revient à prioriser des ménages issus de communes qui ne construisent pas de logements sociaux au détriment des 6 000 foyers actuellement en attente d’une attribution.
Autres motifs d’inquiétude, le projet de loi de finances 2018. Détaillé fin novembre en Conseil des ministres, il prévoit une baisse de 1,5 milliard d’euros des Aides personnalisées au logement (APL) que les bailleurs sociaux doivent compenser par des baisses de loyer, au risque de compromettre leur autofinancement et, par conséquent, les investissements en matière de construction et de réhabilitation du patrimoine.
Le conseil municipal, réuni le 10 octobre, a exprimé sa vive inquiétude face à la « casse du logement social » et a adopté un vœu appelant « tous les parlementaires à prendre leurs responsabilités […] pour qu’il soit mis fin à cette politique néfaste. »