En 2010, un gamin des « Berthelot » s’inscrit à une initiation proposée par l’association Rugby Urban Attitude, sous l’égide de Stéphane Jourdan, un ancien « Racingman ». Georges-Henri a alors 12 ans. « Dans le quartier, c’était plutôt foot et basket, se souvient-il. Le ballon ovale et les techniques de jeu étaient en rupture totale avec ce que je connaissais. »
Encouragé par Marc Chevallier, le président du club de Nanterre, le jeune garçon s’inscrit à l’école de rugby. Il y restera trois ans avant de rejoindre le Racing (encore Métro) en 2012.
« J’étais plus grand et plus costaud que les autres, c’était mon point fort. »
Ses qualités physiques le conduisent à rejoindre en 2014 le Pôle espoirs du lycée Lakanal à Sceaux, l’un des dix centres de formation d’excellence de la Fédération française de rugby. Les aspirants rugbymen sont « détectés » en compétition, par un entraîneur, les dirigeants du pôle et les instances régionales. Comme vingt-neuf autres gaillards, parmi les meilleurs d’Île-de-France, des Hauts-de-France et de Normandie, Georges-Henri absorbe le programme scolaire et, de surcroît, 8 à 10 heures d’entraînement par semaine, après la classe et avant l’étude encadrée du soir. Extinction des feux à 22h30. Le week-end, retour sur le terrain pour jouer les matchs du Racing. « On était mort de fatigue, s’esclaffe-t-il. Pas question de passer la nuit en boîte ! » Petit à petit, Georges-Henri s’installe au poste de pilier, réputé difficile, où il faut être présent à la fois en mêlée et dans les phases de combat. Sa recette ? « Beaucoup de technique, des épaules, un dos et des jambes. »
AU BAL DES DÉBUTANTS
Le 26 août, lors de la rencontre opposant les Ciel et Blanc au Castres Olympique en TOP 14*, il a joué son premier match avec les « grands ». Comme son compère de première ligne Hassan Kolingar, il a fait toute la pré-saison avec le groupe professionnel. « C’est une chance de pouvoir côtoyer des joueurs de cette trempe (parmi lesquels Dan Carter, Dimitri Szarzewski, Maxime Machenaud, Rokocoko et Goosen pour ne citer qu’eux, Ndlr). Au début, on se fait tout petit mais ils savent nous mettre en confiance », reconnaît le nouveau venu.
Georges-Henri poursuit néanmoins ses étudesde BTS des unités commerciales. C’est une des possibilités offertes par le centre de formation du Plessis-Robinson où il est interne du lundi au vendredi. « On n’est pas à l’abri d’une blessure qui mette fi n à la carrière sportive », précise-t-il.
S’il continuera à fouler la pelouse du stade Yves-du-Manoir avec l’équipe Espoirs, la U Arena, la nouvelle enceinte du Racing 92 (lire page 10) lui tend les bras, l’ultime objectif étant de signer un contrat professionnel.
*Le TOP 14 est le championnat de France de rugby.